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La Légende Popovich - Partie 3

LA LÉGENDE POPOVICH - PARTIE 3

« Timmy la gagne »


            Nous sommes en décembre 1996. Pop, actuel GM, décide de quitter ses fonctions dans le Front Office pour s'attribuer le poste de Head Coach des Spurs. Cette décision est prise suite à un début de saison catastrophique, en majeure partie dû à l'absence de Robinson pour une blessure au dos. Ce mouvement est très controversé à l’époque, et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, son prédécesseur Bob Hill restait sur deux belles saisons régulières. En second lieu, Popovich n'a à l'époque aucune expérience de coach principal en NBA. Mais c’est surtout car cette prise de poste intervient exactement le jour où l'Amiral revient de blessure. Certains le trouve opportuniste, mais Pop y voit un signe.

 Malheureusement, la chance n'était pas côté Popovich cette fois, puisque Robinson va se blesser au pied, seulement cinq matchs après son retour. Il sera écarté des terrains jusqu'à la fin de saison. Coup dur ! Ou pas ? La saison est très compliquée, et se termine avec 20 V pour 62 D. Cependant, ce palmarès permettra aux Spurs de décrocher le premier choix de la draft 1997 ; et qui avait décidé de repousser son inscription à la draft jusqu'à cette année-là, pour honorer une promesse et terminer son cursus universitaire ? Un certain Tim Duncan...

Timothy Theodore Duncan, né en avril 1976 à Santa Cruz dans les Îles Vierges, était voué à une carrière dans la natation. Mais c'est un ouragan très virulent, frappant en 1989 les infrastructures où il s'entrainait, qui le forcera à changer de voie. Ah le destin... Grâce à ses attributs physiques exceptionnels, et aux conseils de ses proches, le jeune Timmy devient rapidement le meilleur joueur de Basketball des Caraïbes. Il se fait très vite repérer par les meilleurs universités des États-Unis. Il choisit de rejoindre Wake Forest à l'été 1993, où il jouera quatre saisons monstrueuses en Division 1 NCAA. Tim Duncan termine sa carrière universitaire avec un palmarès long comme le bras :

·      Meilleur défenseur de l'année en 1995, 1996 et 1997

·      Meilleur joueur de la conférence ACC en 1996 et 1997

·      Meilleur joueur de NCAA en 1997 (trophée Wooden et trophée Naismith College Player of the Year)

·      Deuxième meilleur contreur de l'histoire de la NCAA.

Tim Duncan pose après être annoncé 1er pick à la draft 1997 - Andy Hayt / Getty Images    

        Il était un premier choix évident pour les Spurs. Pop a même passé plusieurs jours dans les Îles Vierges avant la draft pour faire connaissance avec son futur Franchise Player. Car certes l'Amiral est immense, mais le vrai patron de la Dynastie des Spurs, c'est bien Timmy. En effet, à la fin de sa première saison, les bases sont plus que posées : 21PTS, 12REB et 2,5CTR par match pour le rookie des Spurs. Duncan est élu All Star, All NBA First Team, NBA All-defensive First Team, et bien sûr Rookie of the Year. Rien que ça.

Le coach Pop a articulé le jeu de son équipe autour des deux big men, et ça a plutôt bien marché. Ils termineront la saison régulière 1997-98 en cinquième position à l'ouest, avec 56V pour 26D.  Ils seront sortis cette année-là par le Utah Jazz en demi-finale de conférence. C'est l’expérience du duo Stockton-Malone qui aura fait la différence face au jeune Timmy.

En seulement deux ans, Pop a déjà montré qu’il avait sa place sur le banc des Spurs. Il a inculqué à son groupe toutes ses valeurs, de discipline, d'exemplarité et d’abnégation. Cette nouvelle mentalité trouve un écho tout particulier à San Antonio, puisque la ville se situe à proximité de plusieurs bases de l'US Army. Bref, ici, la rigueur militaire, on connaît, et on aime ça. 

Coach Popovich réussi donc, d’une part, à fédérer son équipe autour des victoires apportées par cette nouvelle mentalité, et d’autre part, à gagner la pleine confiance des fans et le respect des observateurs NBA. La paix sociale, c’est fait. Maintenant, on veut des VRAIS résultats dans le Texas !

Nous voici justement arrivés à l’aube de la saison 1998-99. Cette saison est très particulière car suite à un désaccord opposant le syndicat des joueurs à la ligue et aux propriétaires de franchises, un lockout (une période de grève) sera mis en place. La saison régulière ne commencera qu’après qu’un accord soit trouvé, soit le 6 janvier 1999. Elle se jouera donc cette année-là en 50 matchs au lieu des 82 habituels.

Enthousiasmé par la première saison démentielle de la nouvelle pépite Tim Duncan, le front office des Spurs est très actif lors de cette intersaison, et compte bien aller jusqu'au bout cette fois. Les arrivées de Steve Kerr et Mario Elie sont de vrais ajouts complémentaires pour l'effectif texan. C'est une équipe talentueuse et disciplinée qui se présente donc pour cette saison écourtée. Les Spurs vont rouler sur la régulière et s'octroyer le meilleur bilan de la ligue avec 37V et 13D.

À 34 ans, l’Amiral voit ses stats et son temps de jeu baisser, et laisse la place à un Tim Duncan qui devient encore plus dominant dans sa saison sophomore. Pas plus athlétique que la moyenne, le jeune ailier fort brille déjà par son QI basketball et sa parfaite maîtrise des fondamentaux. Son jeu n’est pas très spectaculaire, mais qu’est-ce qu’il est efficace quand il s’agit de gagner ! The Big Foundamental est né. Il termine à la troisième place dans la course au titre de MVP, alors que ce n'est que sa deuxième saison dans la grande ligue...

Pop le voit, Pop le sait, l'avenir est entre les mains de ce joueur incroyable.


Les Spurs se présentent donc aux Playoffs de cette saison 1998-99 le couteau entre les dents. L'équipe est PRÊTE ! à la mène, Avery Johnson contrôle le jeu (9,7 Pts et 7,7 Pad par match) ; poste deux, Mario Elie sanctionne à longue distance (9,7 Pts par match et 37,4% à 3Pts) ; sur l'aile, on retrouve Sean Eliott dans son rôle de scoreur (11,2 Pts par match), et bien-sûr le duo Duncan-Robinson dans la raquette, qui cumule à eux deux 37,5 Pts , 21,4 Reb et quasiment 5 Ctr par match en régulière, bref les 'Twin Towers' quoi ; sans oublier l’apport non-négligeable de Steve Kerr et Jaren Jackson en sortie de banc. Ce collectif, et la tactique bien huilée de Pop, font des Spurs l’un des favoris au titre final.

·      Lors du premier tour, les Spurs s'imposent 3-1 face aux Minnesota Timberwolves d'un Kevin Garnett un peu trop esseulé. Facile.

·      En demi-finale de conférence, ils vont tout simplement TABASSER les Lakers du duo naissant Shaq-Kobe, encore un peu trop tendre à l'époque. C'est un sweep 4-0 ! Facile.

·      Pour la finale de conférence, c'est de nouveau un sweep qui est infligé aux « Jail Blazers » de Portland. 4-0, facile !

·      En Finale NBA, il faudra cinq match aux Spurs pour défaire les Knicks. Ces derniers sont en effet incapables de rivaliser sans leur franchise player Patrick Ewing, out depuis sa blessure au tour précédent. Ça fait 4-1, Victoire San Antonio !

Sean Eliott (gauche), Tim Duncan, David Robinson et Gregg Popovich célébrant le premier titre NBA des Spurs  
Fernando Medina/NBAE via Getty Images

C’est le quatrième titre consécutif pour Steve Kerr après son Three-peat avec les Bulls, mais c'est surtout le premier de la franchise du Texas. C’est une joie incommensurable qui envahie l'Amiral, le jeune Timmy et toute l'équipe. C’est la fête dans le front office, et le propriétaire John Holt en tire une grande fierté.

C'est un pari réussi pour Pop, l'accomplissement de plusieurs années de travail acharné. La réussite d'un modèle qu'il a lui-même pensé ; une équipe à son image, une équipe qui GAGNE ! 

Le coach célèbre fièrement, mais pense déjà aux prochaines victoires...

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